Alors qu’elles donnent du relief et du piment à nos personnalités, créent du lien dans le collectif ; pourquoi vouloir gérer ses émotions ? Est-ce pour tout contrôler ? Est-ce pour se montrer sous son meilleur jour ? Les raisons sont multiples.
Les émotions sont-elles aussi dangereuses que cela ? Quelles sont les différentes émotions ? Comment les dominer ? Peut-on d’ailleurs seulement le faire ? Emotions positives, émotions négatives, sentiments, … Je vous dis tout et je répondrai, à la fin de cet article, à 3 de vos questions sur la gestion des émotions.
- Une émotion, qu’est ce que c’est ?
- Emotion et sentiment : quelles sont les différences ?
- Les différentes émotions
- Comment mieux gérer ses émotions ?
- Prendre soin de soi
- Se connaître (pour mieux comprendre l’autre)
- Poser des limites
- Pratiquer l’écoute active
- Être tolérant vis à vis de soi (et arrêter de se coller la pression !)
- Voir le positif
- Sublimer ce que l’on a et s’en réjouir
- Exprimer régulièrement ce que l’on ressent
- Stopper ses pensées négatives, arrêter les jugements et les critiques
- Se rappeler les quatre accords toltèques développés Don Miguel Ruiz
- Avoir une playlist qui donne la pêche
- Faire appel à un professionnel de l'accompagnement
- Les réponses à vos questions sur la gestion des émotions
Une émotion, qu’est ce que c’est ?
Le terme émotion prend sa racine étymologique dans le latin « motio », qui veut dire « mouvement » et « e », « qui vient de ». Une émotion nous fait donc réagir et nous met en mouvement. Ressentir des émotions est non seulement normal, mais sain et légitime. Ne rien éprouver, en être coupé, serait en revanche très inquiétant.
Emotion et sentiment : quelles sont les différences ?
- Vous aussi vous confondez émotion et sentiment ?
- Vous aussi vous employez l’un à la place de l’autre ?
Il est fréquent de se tromper. Le sentiment succède à l’émotion et les différencier pour les comprendre, permet de mieux les gérer et surtout développer son intelligence émotionnelle.
Une origine distincte
Alors que l’émotion trouve son origine dans le système limbique (la partie la plus primitive de notre cerveau), le siège du sentiment se situe dans le lobe frontal. Cela signifie que l’émotion est innée, alors que le sentiment est le résultat de l’élaboration de la pensée. Il existe ainsi 6 émotions de base, complétées par des émotions sociales ; en revanche, il n’y a pas de nombre maximum de sentiments.
Un fonctionnement propre
L’apparition de l’émotion se fait de façon spontanée et immédiate, pour nous alerter et nous donner une information. Une fois cette information enregistrée par notre cerveau, nous éprouvons alors un sentiment. Le sentiment est une forme de résidu (ou de reliquat) de l’émotion. L’émotion partie, le sentiment se développe, se modifie (senti-ment…) et peut rester en nous des jours, des semaines, des mois ou des années… C’est en ce sens que l’on dit qu’il est le résultat d’une construction de la pensée.
Une intensité différente
Les émotions sont intenses et nous envoient un message d’action immédiate : fuir, crier, pleurer… Plus lent, le sentiment nous pousse à la réflexion.
Les différentes émotions
Il existe six émotions de base. Ce sont des émotions universelles, primaires et innées, que chacun de nous possède, quels que soient sa culture et l’endroit où il vit.
La surprise
Elle est de courte durée et apparaît à l’annonce d’une nouvelle inattendue ou à la découverte d’un événement fortuit. Elle peut laisser la place à une autre émotion.
Le dégout
Il s’exprime dans le cadre d’un rejet d’un individu, d’un plat ou d’une odeur. Il marque une profonde aversion et peut se traduire par des nausées ou des frissons, et surtout une envie réelle de prendre ses distances.
La colère
Elle se manifeste dans le cadre d’une injustice, d’un besoin non reconnu, d’une atteinte à son intégrité, d’une impuissance à agir ou à communiquer… Elle peut être mal perçue par l’entourage qui n’en comprend pas les raisons. Trop fréquente ou complètement absente, elle peut être le signe d’un mal-être plus profond.
La peur
Elle se manifeste quand notre sécurité est en danger. Elle nous prépare à fuir face à une menace potentielle ou immédiate. Elle est à distinguer de la peur sociale, qu’on peut ressentir par exemple lors d’un entretien de recrutement ou d’une prise de parole en public.
La tristesse
Elle intervient lorsque survient le manque, la rupture ou le deuil. Bien souvent, tout comme la colère, on cherche à la masquer ou la minimiser. Elle est perçue dans nos sociétés modernes comme une faiblesse. Pourtant, c’est une émotion vitale qui permet d’intégrer la douleur que l’on ressent. Les larmes qui l’accompagnent sont souvent libératrices. Elle est passagère, mais sa durée est variable selon les événements et les individus.
La joie
Elle correspond à un état intense de bien-être et de satisfaction. Elle est ressentie quand ce qui se passe est en lien avec nos valeurs. C’est un booster de motivation et de confiance en soi. On a généralement envie de la partager et elle est souvent communicative. Elle peut, selon son éducation, être sur-jouée ou réfrénée.
En tant que dirigeant d’entreprise ou manager de proximité, avez-vous remarqué à quel point ces émotions cadencent la conduite de changement (et les phases de deuil qui y sont associées) ?
Ces 6 émotions de base sont différentes des émotions sociales, acquises pendant l’enfance, lors de l’éducation et la socialisation :
- L’envie,
- La jalousie,
- La culpabilité,
- La honte,
- La fierté
Il semblerait donc qu’on puisse gérer ses sentiments, car ils sont de l’ordre de la représentation mentale mais qu’on ne puisse dominer ses émotions… On peut par contre les réguler, en les prenant pour ce qu’elles sont : elles nous donnent une information précise (et précieuse) à un instant T.
Comment mieux gérer ses émotions ?
En tant que coach professionnelle et personnelle, mes clients me demandent de les aider à gérer leurs émotions. Par gérer, ils entendent les « mettre sous cloche », les enfermer en eux à double tour pour ne plus les subir, et ainsi montrer une façade dénuée de toute expression de type « poker face »… Cacher ses émotions… C’est vrai que la tentation est grande !
Avant d’apprendre à gérer ses émotions, je vous propose de prendre le temps de les accepter pour mieux les accueillir. En effet, chaque émotion a une fonction et transmet une information à un instant précis. Et si vous preniez le temps d’écouter ce que l’émotion a envie de vous dire ?
L’émotion est une alerte, un messager, qui nous permet de grandir pour nous transformer. Il est donc indispensable de ne pas la zapper et de la ressentir en profondeur. Car plus vous luttez contre vos émotions et moins vous les reconnaissez, plus elles vont s’inviter dans votre vie avec de plus en plus de force… Ne pas écouter ni entendre ses émotions reviendrait à ne pas prêter attention au message qui nous parvient.
Il n’y a pas d’émotion positive ou d’émotion négative. Chacune est légitime.
Agnes Menso, Coach professionnelle et Coach personnelle
La colère, souvent mal perçue, est assimilée à une émotion négative et la joie à une émotion positive. Ne pas gérer ses émotions (et si on parle plus particulièrement de la colère) peut effectivement être dommageable. En effet, nous ne sommes pas des ermites, et c’est plutôt le fait de ne pas canaliser une émotion toxique qui peut être dévastateur sur nos relations personnelles ou professionnelles.
Nous sommes donc tributaires de nos émotions et les étouffer reviendrait à mettre un couvercle sur une cocotte-minute, sans laisser la pression s’échapper. Elle risque d’exploser à tout moment. Alors :
- Comment gérer ses émotions et son stress au travail ?
- Comment sortir du complexe de Napoléon ?
- Comment rester calme et gérer ses émotions, que ce soit en amour, dans sa vie personnelle ou après une rupture ?
Fondre en larmes en réunion, sauter à la gorge de son collègue, piquer une gueulante, monter dans les tours au moindre prétexte ou encore partir en claquant la porte peuvent apporter un bien-être instantané. En revanche, ces attitudes ont des conséquences à terme qui sont dévastatrices pour vous et votre environnement. Elles entachent votre crédibilité, peuvent anéantir des années de travail et de persévérance, et fragiliser (voire rendre impossible) votre ascension professionnelle.
Ces comportements génèrent de la crainte, laissent des traces, limitent la confiance et les interactions et freinent toute forme de prises d’initiatives. Travailler dans un climat anxiogène n’est viable qu’un temps et trouver la motivation et l’engagement dans un tel contexte est quasiment impossible…
Il est fréquent de lire et d’entendre que l’entreprise n’est pas le lieu de l’expression des émotions. C’est un propos avec lequel je suis en profond désaccord, car l’entreprise est un lieu de rencontres et de partages. Exprimer ses émotions de façon adéquate et respectueuse n’est ni honteux, ni condamnable. Bien au contraire ! Ce partage permet de créer des instants de sincérité et donne également la possibilité à chacun de faire de même, notamment dans nos cultures occidentales. Il permet d’être soi.
Alors, comment contrôler ses émotions et ne plus se laisser submerger ?
Prendre soin de soi
Il existe de nombreux exercices pour gérer vos émotions :
- Accepter de ressentir : fermer les yeux, laisser monter vos émotions, noter-les dans un carnet et laisser-les s’inviter en vous, sans crainte . Faîtes confiance à votre cerveau…
- Faire du sport (ou toute autre pratique qui peut vous apaiser : hypnose, massage, sophrologie, danse-thérapie, musicothérapie, …),
- Apprendre la CNV (communication non violente), la méditation, la pleine-conscience, …
Conseil de Coach : Focalisez votre attention là où vous pouvez agir.
Agnes Menso, Coach professionnelle et Coach personnelle
Se connaître (pour mieux comprendre l’autre)
Cette exploration de soi se met en place dans des instants de calme, de silence où on est seul face à soi-même. Ce sont des « moments de rien » dans lesquels la rencontre avec soi se fait en douceur. Cet aspect développe l’empathie et nous fait prendre conscience que nous n’aimerions pas subir ce que nous faisons à l’autre…
Poser des limites
C’est indispensable, pour se respecter, de savoir dire non ou encore de fixer un cadre. C’est d’ailleurs l’un des fondements de la confiance en soi.
Pratiquer l’écoute active
Elle apaise autant celui qui écoute que celui qui se sent écouté… Se concentrer sur les propos de l’autre, sans volonté de domination ni d’enjeu d’ego, se placer dans une disponibilité totale face à l’autre, ont un effet calmant et positif. Il peut même en résulter une vibration invisible mais tangible, qui unit les individus.
Être tolérant vis à vis de soi (et arrêter de se coller la pression !)
Ne pas maitriser ses émotions peut être frustrant et susciter de la culpabilité, donc une baisse de l’estime de soi : on se trouve nul de ne pas y arriver !
Voir le positif
Dans toute situation, il y a un cadeau caché, même si parfois, il est très difficile à voir…
Sublimer ce que l’on a et s’en réjouir
La joie simple est un moteur de bien-être, et évite d’éprouver de la colère ou de la tristesse vis à vis de ce qu’on n’a pas,
Exprimer régulièrement ce que l’on ressent
Cela permet d’éviter l’effet « cocotte-minute ». C’est OK d’être en colère, par contre, l’exprimer en claquant les portes ou en mordant tout le monde n’est pas acceptable.
Stopper ses pensées négatives, arrêter les jugements et les critiques
Et se focaliser sur les affirmations positives pour générer du « mieux-être » autour de soi. C’est également un bon début pour commencer à apprendre à s’aimer.
Se rappeler les quatre accords toltèques développés Don Miguel Ruiz
Les quatre accords toltèques apportent de précieux conseils pour mieux vivre et être plus heureux, avec soi et avec les autres
Avoir une playlist qui donne la pêche
C’est dire « oui aux positives vibes » !
Vous vous souvenez-vous du « tube » de Pharrell Williams, Happy et de sa vidéo, pleine d’entrain et de bonne humeur ? Je l’aime beaucoup et il met mon cœur en joie. Je vous laisse fredonner le refrain :
« Because I’m happy… Come along if you feel like a room without a roof,
Because I’m happy… Clap along if you feel like happiness is the truth,
Because I’m happy… Clap along if you know what happiness is to you,
Because I’m happy… Clap along if you feel like that’s what you want to do »
Faire appel à un professionnel de l’accompagnement
Si vous avez des difficultés à gérer vos émotions, à les canaliser, le coaching personnel peut vous aider comprendre le mécanisme déclencheur.
- Que se cache-t-il derrière une colère ?
- Qu’est-ce que cela réveille en vous ?
- Quel est le besoin qui n’est pas satisfait ?
Cela peut être un travail fort utile en cas d’hypersensibilité ou qu’on a le sentiment de se sentir seule.
Voici un dessin (fait maison…) qui vous explique les zones sur lesquelles vous avez de l’influence (et donc sur lesquelles vous pouvez agir) et celles sur lesquelles, vous ne pouvez rien (et donc sur lesquelles il est inutile de vous agacer).
Mieux gérer vos émotions vous permet de développer votre assertivité au travail et votre intelligence émotionnelle. C’est ainsi que vous allez prendre des décisions justes et adaptées, mieux vous intégrer dans une nouvelle entreprise, entretenir et maintenir des relations sociales saines ou limiter l’impact de votre stress. L’intelligence émotionnelle vous permet tout simplement d’être en paix avec vous-même (et c’est loin d’être une mince affaire! ). Les émotions toxiques ont des conséquences néfastes sur notre santé physique et psychologique. Avez-vous d’ailleurs remarqué à quel point leur empreinte est bien plus puissante et bien plus contagieuse que celle générée par les émotions positives ?
Il existe une multitude de livres pour contrôler ses émotions ; et tous ne sont pas de qualité équivalente. Méfiez-vous des réponses « toutes faites » qui viennent des autres ; car je suis convaincue que vous portez en vous ces réponses.
L’émotion a une fonction vitale et l’étouffer la conduit à la faire s’exprimer sous forme de maux (et non de mots…).
Agnes Menso, Coach professionnelle et Coach personnelle
Les émotions ne sont pas notre unique boussole de navigation. Les remettre à leur juste place et les utiliser à bon escient nous permettent de garder le cap pour atteindre nos objectifs et éviter la danse infernale (et dangereuse) du triangle de Karpman. Notre intelligence, notre persévérance et notre bon sens sont autant de dimensions à explorer.
Les réponses à vos questions sur la gestion des émotions
Comment gérer ses émotions ?
Les émotions, même si parfois elles nous jouent des tours dont on se passerait bien, ne sont pas nos ennemis. Inutile de lutter, ce serait bien pire ! Pour ne plus être submergé (par la colère, la tristesse ou la peur), la 1ère chose à faire est de les reconnaître et les accepter pour ce qu’elles ont à vous transmettre. Vous trouverez ensuite la technique qui vous convient le mieux pour les apprivoiser.
Comment gérer ses émotions négatives ?
Il n’y a pas d’émotion négative, au même titre qu’il n’y a pas d’émotion positive. Chaque émotion est légitime et chacune d’elle a une raison d’être. La fonction de l’émotion est de vous remettre en question pour vous transformer. Pour gérer vos émotions afin de ne plus les subir, vous pouvez avoir recours au coaching, à la sophrologie, aux thérapies cognitives et comportementales (TCC), à l’hypnose, … Se connaître est un élément essentiel pour gérer ses « émotions négatives ».
Comment arriver à contrôler ses émotions ?
Il me parait intéressant, au lieu de refouler, refuser et retenir ses émotions, de se pencher sur nos expériences passées et de les regarder en toute lucidité. Que s’est-il réellement passé ? Comprendre vos réactions et leurs mécanismes déclencheurs vous permettent d’anticiper sur les réactions à venir. Arriver à contrôler ses émotions est également un profond moteur d’estime de soi et de confiance en soi. En effet, une remarque pourra susciter une profonde tristesse (ou colère) chez un individu qui manque de confiance en lui, et « glisser » sur un autre…
Vous voulez mieux vivre avec vos émotions ?