Orienté résultats et performance, le manager de proximité est multi-casquettes et multi-fonctions. L’évolution du management et de l’organisation des entreprises modifient régulièrement son périmètre d’action. Alors, dans cet environnement qui se transforme sans cesse, quelle est la définition du manager de proximité ? Quelle est sa mission ? Quel est son rôle ? Quelles sont les qualifications requises ?
A la fin de cette chronique, je répondrai à 3 questions que me posent souvent les managers que j’accompagne dans le cadre de nos entretiens de coaching en entreprise.
Définition du manager de proximité
Le manager de proximité est un manager de terrain. Il est le lien entre la Direction Générale, l’ensemble des directions et l’équipe opérationnelle dont il a la responsabilité. Pierre angulaire de l’entreprise, il est la voix des salariés auprès de la direction, et celle de la direction auprès des salariés.
Au cœur de l’action, les managers d’équipe peuvent être des responsables de secteurs, d’unités, des chefs de groupe, … En fonction de la taille de l’entreprise, ils peuvent aussi avoir la responsabilité d’un établissement commercial (point de vente, restaurant, …).
Quelle est la mission du manager de proximité ?
La principale mission du manager de proximité est de donner du sens à des objectifs et à une stratégie définis par le Top Management, que certains pensent, (à tort ou à raison) déconnectés du terrain. Cet aspect est sensible, délicat et exigeant car le manager de proximité doit concilier au mieux des objectifs collectifs qui peuvent diverger des attentes individuelles.
Les organisations devenant de plus en plus agiles, le manager de proximité voit sa mission gagner en complexité. Il est aujourd’hui un « servant leader », au service de ses équipes, elles-mêmes au service de leurs clients (internes ou externes).
A cet effet, il a pour mission de créer les conditions nécessaires pour que chacun puisse non seulement exceller et s’épanouir dans son métier et son quotidien, mais également évoluer. Le manager de proximité doit donc jongler en permanence entre les différents styles de leadership.
Quel est le rôle du manager de proximité ?
Le manager de proximité joue un rôle crucial dans l’entreprise.
Le manager de proximité a un rôle d’intermédiaire
C’est la courroie de transmission entre les équipes terrain et la direction. Il fait remonter les messages du terrain à la direction et transmet à ses équipes les objectifs et les messages formulés par la direction, auprès de laquelle il rend compte.
Le manager de proximité a un rôle d’encadrement
Il se doit d’organiser, d’encadrer et piloter son équipe afin qu’elle mette en mouvement la stratégie de l’entreprise. Il est en effet responsable de l’équipe qu’il manage et de l’activité de celle-ci.
Le manager de proximité accompagne ses équipes.
Il a la responsabilité de les faire progresser dans leurs compétences techniques et managériales.
Il a toutes les qualités du leader :
- Il développe le potentiel de ses collaborateurs,
- Il guide et motive ses équipes,
- Il reconnait les efforts fournis,
- Il protège les plus vulnérables,
- Il favorise la prise d’initiative,
- Il responsabilise en donnant de l’autonomie,
- Il encourage et sanctionne,
- Il défend son équipe.
Il est également amené à recruter et conduit les entretiens professionnels.
Le manager de proximité fédère
A travers son discours et son attitude qui doivent être exemplaires, il est responsable de l’engagement de ses collaborateurs.
A lui de trouver les mots pour convaincre et emmener son équipe vers plus de résultats, dans le respect des valeurs et de la stratégie de l’entreprise. Il assure la cohésion et est responsable de l’esprit d’équipe.
Le manager de proximité a un rôle d’animation
Tel un chef d’orchestre, il anime et coordonne un réseau de partenaires internes (fonctions ressources et supports) et externes, dans l’objectif d’accroître la performance et la rentabilité de l’entreprise.
Le manager de proximité est responsable des conditions de travail de ses collaborateurs. Le cadre de proximité veille à ce que ses équipes aient à leur disposition tous les outils pour travailler dans les meilleures conditions.
Il est soucieux de leur bien-être et veille à ce que les relations soient apaisées et constructives. Il est d’ailleurs souvent sollicité pour résoudre les conflits. Dans le cadre du management des équipes à distance, son rôle est de plus en plus stratégique.
La fiche de poste et les compétences clés du manager de proximité
La « job description » du manager de proximité est tout aussi variée que le sont ses attributions. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être manager de proximité. C’est un poste stratégique de haut niveau et opérationnel, que les entreprises réservent à un collaborateur qui a fait ses preuves en interne ou qui justifie d’une expérience probante en externe.
Dans le cadre de sa prise de poste, il est indispensable de lui proposer une prestation de coaching spécifique ainsi qu’une formation au management. Mais il faut garder en mémoire, que la fonction de manager de proximité requiert de nombreuses « soft skills » et une appétence certaine à la relation humaine, que vous pouvez acquérir ou développer dans le cadre d’un coaching à distance.
Une aisance relationnelle indiscutable
Son métier le conduit à côtoyer des personnalités très différentes. Fin psychologue, le manager de proximité sait adapter son style de management : directif quand cela est nécessaire, participatif, persuasif ou collaboratif en fonction de la situation et du niveau d’autonomie et de maturité de son équipe.
Il sait éviter l’autoritarisme façon « petit chef », qui est le meilleur moyen pour démotiver tout le monde ! Ces qualités de savoir-être sont également indispensables avec les équipes transverses avec lesquelles il est amené à collaborer.
Une intelligence émotionnelle certaine
Ses capacités d’écoute, son empathie et sa bienveillance font de lui un manager reconnu par ses collaborateurs, ses pairs et sa hiérarchie. Diplomate, il sait prendre du recul pour analyser une situation et fournit des feed-backs efficaces et réguliers.
Observateur, il prend ses décisions au bon moment et avec justesse. Il sait les défendre et les faire appliquer, même si parfois elles peuvent lui en coûter. Il sait maîtriser ses émotions dans les moments les plus difficiles.
Des qualités d’organisation « tout terrain »
Le management de proximité n’est pas sans stress et nécessite de solides qualités d’organisation, associées à une bonne gestion du temps et des priorités, sans être un control freak pour autant ! Il exige du sang froid car le manager de proximité doit garder le cap en toute circonstance.
Quant au salaire, il est difficile de donner une fourchette : tout dépend de la taille de l’entreprise, du périmètre des missions confiées et de la formation suivie (généralement Bac + 2 ou Bac + 3).
Néanmoins, avant de postuler à cette fonction, le manager de proximité doit justifier d’une expérience significative sur le terrain où il aura fait ses preuves.
Les limites du management de proximité
Le manque d’autonomie
Le management de proximité reste malheureusement, du fait de notre tradition élitiste, peu valorisé. Cela change bien sûr, et heureusement ! Mais la France a encore du retard dans ce domaine, par rapport à ses voisins anglo-saxons notamment, où règne la culture de l’ « empowerment » (capacité à donner du pouvoir).
En effet, la tentation de contrôle du Top management reste forte et souvent les managers de proximité manquent d’autonomie réelle.
Le manque d’implication
Le manager de proximité est rarement impliqué dans les décisions stratégiques qui concernent son équipe. En cas de désaccord avec le style de management ou les orientations de l’entreprise, il doit puiser en lui les ressources pour se mobiliser et délivrer le message de la façon la plus objective qui soit.
Difficile à ce moment-là de trouver les mots pour expliquer, rassembler ses troupes afin de les faire adhérer au projet. Sans compter qu’il est souvent oublié dans le cadre de projets de conduite de changement, alors qu’il est généralement le 1er concerné !
Le manque de légitimité
Le poste de manager de proximité est souvent une promotion interne. C’est une marque de reconnaissance et de confiance de la direction qu’il est impossible de refuser, celle-ci ne se représentant pas deux fois ! Cette légitimité est bien souvent difficile à gérer pour le nouveau manager qui a, sous sa responsabilité, ses anciens collègues (et peut-être même celui qui convoitait le poste et qui estimait qu’il était plus compétent…).
Il doit porter un nouveau costume, parfois un peu trop grand pour lui, avec :
- Une nouvelle posture,
- De nouvelles règles de communication,
- Des prises de distance avec ses anciens collègues difficiles à mettre en place et à appliquer.
Le manageur de proximité fait alors l’expérience qu’il doit renoncer à être aimé s’il veut être légitime. Le challenge pour trouver sa place rapidement sans froisser les uns ni heurter les autres, est alors de taille.
La nature ayant horreur du vide, prendre sa place de manager amène ses collaborateurs à prendre la leur, même si parfois, cela se fait avec quelques heurts.
Le manager de proximité peut très vite se faire court-circuiter par le top management ou les autres directions, qui estiment que cela va plus vite de contacter son équipe en direct.
Le manager de proximité doit donc batailler pour asseoir sa légitimité, et avoir quelques coups d’avance pour la maintenir. Il arrive que le manager de proximité soit un technicien, peu rompu au management. Il a parfois des difficultés à « laisser » son ancien métier, dans lequel il était compétent, reconnu et qui le maintenait dans sa zone de confort.
Promu manager, il doit « faire faire », et non pas « faire à la place de ». Il n’a effectivement plus le temps à la fois de faire et se concentrer sur les priorités définies par sa direction.
Le manque de visibilité
Il est souvent lié à un manque de clarté et d’informations, par rapport à un objectif stratégique final « difficilement avouable » d’entrée de jeu, car générateur de peurs et de résistance. Même si les entreprises s’éloignent de plus en plus du « command & control », la position du manager de proximité reste encore ambigüe.
En effet, les directions exigent de leurs managers de proximité qu’ils aient à la fois les qualités du chef d’entreprise et celles du leader, mais leur octroient au final, peu de pouvoir de décision et d’autonomie.
Le manager de proximité, de par les qualités que requiert sa fonction, est un « manager coach », qui challenge ses collaborateurs pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, qui les entraine dans une dynamique de progrès, et enfin qui crée les conditions nécessaires à leur épanouissement professionnel.
Cela signifie qu’il a co-construit avec eux un cadre de travail, basé sur la confiance et le respect mutuels. C’est d’ailleurs à cette condition que peut s’exercer un leadership partagé.
Les réponses à vos questions sur le manager de proximité
Quel est le rôle du manager ?
En fonction de la stratégie de l’entreprise, le manager définit les objectifs de son équipe, qu’il suit, qu’il anime et également qu’il protège. Il est responsable de la cohésion de son équipe, qu’il doit faire grandir, tant sur un plan technique que sur un plan managérial. Le manager doit également être exemplaire.
Quelles sont les 4 fonctions du manager ?
On peut les résumer avec ces quatre verbes d’action :
Le manager pilote (et contrôle) : il fixe les objectifs, contrôle les résultats,
Le manager organise : il répartit et coordonne le travail et les actions,
Le manager anime : il mobilise et fédère son équipe autour d’un projet,
Le manager dirige : il décide des actions à mener.
Dans le cadre d’une prise de fonction ou d’une réflexion professionnelle, cela peut être intéressant de vous pencher sur ces aspects et réfléchir à leurs enseignements.
Quelles sont les qualités d’un bon manager ?
Elles sont nombreuses ! Le bon manager sait se remettre en question pour admettre qu’il n’a pas la réponse à toutes les questions. C’est la raison pour laquelle, il doit être capable de savoir s’entourer et ne pas rechigner à demander de l’aide. Il doit également éviter la familiarité et le copinage, et « faire contre mauvaise fortune bon cœur » à l’égard de ceux qu’il apprécie peu. A cela, vous rajoutez des qualités humaines et relationnelles, de la rigueur, et une juste dose de sens politique.

Vous voulez devenir un manager plus performant ?