On les appelle également biais de rappel, biais mémoriels ou biais mnésiques. Pièges de la pensée, les biais de mémoire mettent en évidence les limites de la mémoire et font référence à la façon dont notre cerveau va mémoriser puis restituer les informations perçues.

Coaching de dirigeants de PME et ETI

Si l’on rajoute à cela que la mémoire est liée à une perception (peu fiable) et que nos émotions (parfois encombrantes) construisent et altèrent nos souvenirs, force est de de constater qu’elle n’est pas infaillible, même si elle reste extraordinaire.
Nos souvenirs ne sont donc pas toujours aussi fidèles que nous le pensons.
Alors, quels sont ces biais de mémoire ? Comment peut-on les reconnaître ? Quelle est leur définition ? C’est ce que je vous propose de découvrir.
À la fin de cet article, je répondrai à plusieurs questions sur les biais de mémoire.
Table des matières
Les biais de mémoire : le podcast 1
Définition des biais de mémoire
Le Larousse définit la mémoire comme une « activité biologique et psychique qui permet d’emmagasiner, de conserver et de restituer des informations ». C’est un lieu abstrait dans lequel « viennent s’inscrire des notions et des faits ». Même si elle nous joue des tours, elle s’oppose à l’oubli.
En psychologie, selon Wikipédia, « la mémoire est la capacité d’un individu (ou d’un groupe) d’enregistrer, conserver et rappeler les expériences passées ».
Pour rappel, les biais de mémoire sont des biais cognitifs. Les psychologues Daniel Kahneman (Prix Nobel d’économie en 2002) et Amos Tversky ont recensé plus de 250 biais cognitifs qui permettent d’expliquer certaines décisions irrationnelles. Selon le Codex des biais cognitifs, ils peuvent être regroupés en quatre catégories :
- Les biais cognitifs liés à trop d’informations,
- Les biais cognitifs liés à un manque de sens,
- Les biais cognitifs qui découlent de la nécessité d’agir rapidement,
- Les biais cognitifs qui découlent des limites de la mémoire.

Modèle Algorithmique : John Manoogian III (jm3) –
Modèle Organisationnel : Buster Benson
Pourquoi notre mémoire est-elle imparfaite ?
Notre mémoire est un système actif qui trie, sélectionne et reconstruit l’information. Plusieurs facteurs vont contribuer à cette imperfection :
- L’attention : notre mémoire dépend de ce sur quoi nous avons porté notre attention au moment d’un événement donné. Si un détail nous a échappé, il est probable que cette information ne soit jamais encodée. Par exemple, deux individus qui assistent à la même scène auront des souvenirs différents selon ce qui aura attiré leur attention,
- Les émotions : elles colorent et déforment nos souvenirs en amplifiant certains aspects et en occultant d’autres. Par exemple, la peur peut exagérer la perception d’un danger passé, tandis que la nostalgie peut embellir des souvenirs ordinaires,
- Le contexte : il influence la manière dont un souvenir est rappelé. Le lieu, l’ambiance, l’heure, les odeurs, les couleurs ou les personnes présentes, peuvent agir comme des déclencheurs. Ce phénomène, appelé effet de contexte, explique pourquoi certains souvenirs ressurgissent soudainement dans un environnement similaire. La psychologue Elizabeth Loftus a par exemple démontré, qu’un simple mot pouvait modifier le souvenir d’un accident de voiture.
Les principaux biais de mémoire
Nos souvenirs, en fonction de notre état, peuvent se modifier et s’altérer. En effet, la difficulté de se rappeler une expérience positive dans le passé, ou d’amplifier des souvenirs négatifs, peut conduire à des jugements erronés et des conclusions inexactes.
Liés aux biais perceptuels, les biais de mémoire se retrouvent dans la tendance :
- A se rappeler plus facilement une personne rencontrée récemment (biais de récence),
- A aimer plus facilement un objet auquel on a été fréquemment exposé (biais de simple exposition),
- A faire prévaloir la première information (effet de primauté) sur l’impression globale,
- A rationaliser après coup un événement imprévu et à le reconsidérer (c’est le fameux « Je le savais depuis le début ! » – Bais rétrospectif).
Voici quelques exemples des principaux biais de mémoire :
L’effet Rebond
C’est la capacité d’un individu qui voudrait moins penser à une situation ou à une personne, mais qui n’y parvient pas. Il y pense alors de plus en plus.
L’effet Rebond | |
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Exemple d’effet Rebond | Vous devez présenter votre budget en Comité de Direction dans deux jours. Votre famille, vos collègues ont beau vous dire « mais arrête d’y penser, ça va aller ! », c’est peine perdue… Et vous êtes de plus en plus énervé. |
Sortir de l’effet Rebond | ✅ Pour tenter de vous calmer, il est inutile de relire vos notes dans tous les sens. ✅ En revanche, focalisez-vous sur ce que vous aimez faire : cuisine, sport, jardinage, musique, marche, … Si vous êtes un adepte de la médiation, c’est le moment ! Sinon, pour vous apaisez, pratiquez la pleine conscience et la technique de respiration de « box breathing ». Ça fonctionne ! |
Le biais de simple exposition
Appelé également biais de Jazonc, il est fortement utilisé en publicité et se caractérise par une augmentation de la probabilité d’avoir un sentiment positif envers quelqu’un ou quelque chose par la simple exposition répétée à cette personne ou à cet objet. En d’autres termes plus on est exposé à un stimulus (personne, produit de consommation, lieu, discours, …) et plus il est probable qu’on l’aime. Il s’oppose à l’effet de rareté.
C’est également un biais de décision.
Le biais de simple exposition | |
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Exemple de biais de simple exposition | Sur les réseaux sociaux, celui qui est omniprésent, qui a l’air sympathique, qui a formidablement réussi, qui donne des conseils, nous apparaît comme un leader d’opinion, et son avis devient alors « parole d’évangile ». Méfiance ! |
Sortir du biais de simple exposition | ✅ Les réseaux sociaux ne sont pas le reflet de la réalité, et chacun ne montre que ce qu’il veut bien montrer. Restez vigilant et sachez faire preuve de sens critique. |
Article en relation : L’effet Barnum
Le biais rétrospectif
C’est la tendance selon laquelle les individus surestiment rétrospectivement le fait que les événements auraient pu être anticipés, moyennant davantage de prévoyance ou de clairvoyance. Ne dit-on pas : « je le savais depuis le début, j’aurais dû m’en douter » ? Il est lié au biais de confirmation qui cherche des éléments et des signes précurseurs (alors qu’il n’en n’existe pas nécessairement) qui expliqueraient la survenue de l’événement.
Le biais rétrospectif | |
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Exemple de biais rétrospectif | Vous pouvez ressentir de la colère de ne pas avoir vu (ni compris) le stratagème de votre collègue pour briguer la promotion qui vous revenait. |
Sortir du biais rétrospectif | ✅ A l’avenir, écouter son intuition et sa petite voix pourront vous alerter. Sans toutefois exagérer ni trouver des significations là où il n’y a pas lieu d’en avoir, vos émotions sont d’excellents indicateurs à prendre une compte. |
Le biais de négativité
En intensité égale, les événements de nature plus négative ont un plus grand effet sur l’état psychologique d’un individu que les événements neutres ou positifs. On retient donc plus facilement les critiques que les compliments, les mauvaises nouvelles que les bonnes, les échecs que les succès.
Le biais de négativité | |
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Exemple de biais de négativité | On vous complimente sur votre travail, mais vous ne le croyez pas. » Non, non, moi j’y suis pour rien… C’est l’équipe ! » Vive le sentiment d’imposture ! |
Sortir du biais de négativité | ✅ Faîtes-vous confiance et acceptez ce compliment comme un cadeau ! |
Le biais de la disponibilité en mémoire
On l’appelle également biais heuristique de disponibilité. Il désigne un mode de raisonnement qui se base uniquement ou principalement sur les informations immédiatement disponibles en mémoire, sans chercher à en acquérir de nouvelles.
L’effet de récence
C’est la capacité de se souvenir plus facilement des dernières informations ou des événements récents auxquels un individu a été confronté. Lors de la prise de décision, les dernières informations ont souvent plus de poids que les anciennes. Lié à la la mémoire à court terme, l’effet de récence s’oppose à l’effet de primauté.
L’effet de récence | |
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Exemple d’effet de récence | Dans un entretien de recrutement, ou dans le cadre d’un entretien d’évaluation, il est fréquent que le recruteur ou le manager se souvienne mieux du dernier candidat, ou des derniers propos de son collaborateur car l’entretien est « plus frais » dans sa mémoire. |
Sortir de l’effet de récence | ✅ Pour l’un comme pour l’autre, et afin de ne rien oublier, préparez votre entretien de façon neutre et objective et suivez scrupuleusement votre grille de questions, sans trop vous laisser distraire par les derniers messages (souvent le plus importants) qui auront été distillés. |
Article en relation : Les biais de jugement
L’effet de primauté
Il a été mis en avant dans les années 1940 par un psychologue américain d’origine polonaise, Solomon E. Asch. Il a souligné que l’impression générale que l’on a de quelqu’un ou de quelque chose est davantage influencée par la première information perçue, peu importe qu’elle soit bonne ou mauvaise, que par les suivantes.
Il est très fortement corrélé au biais d’ancrage (difficulté à oublier sa première impression et donc revoir son jugement). L’effet de primauté fait référence à la mémoire long-terme. Dans une liste par exemple, c’est également la tendance à mieux mémoriser ce qui est au début et à oublier ce qui suit (effet de récence vu plus haut).
L’oubli de fréquence de base
Connue sous le nom de négligence de la taille de l’échantillon, l’oubli de fréquence de base est lié aux lois statistiques. Il se manifeste par le fait que les individus oublient souvent de considérer la fréquence de base de l’occurrence d’un événement lorsqu’ils cherchent à en évaluer une probabilité. Le plus souvent, cela conduit à surestimer cette probabilité.
La confabulation
En psychologie, la confabulation est une production imaginaire, prise pour un souvenir qui vient combler une lacune de mémoire. C’est une façon de compenser des déficiences.
Les impacts des biais de mémoire dans la vie personnelle et professionnelle
Ces distorsions mémorielles se manifestent dans toutes les sphères de notre vie et influencent, de manière subtile, souvent avec des conséquences importantes, nos comportements, nos jugements et nos relations.
Les impacts dans l’apprentissage
Par exemple, un collaborateur peut croire maîtriser une tâche simplement parce qu’il a déjà assisté à sa mise en œuvre ou en a entendu parler. Il conserve ainsi une impression globale plutôt qu’une connaissance précise.
Cette illusion de compétence est renforcée par la confiance excessive dans sa mémoire, qui peut avoir omis des détails essentiels ou mal interprété certaines étapes.
Exemple : un salarié chargé de relancer un client pense se souvenir des modalités de l’offre précédente, mais oublie une clause importante.
Conséquences : la relance est incomplète et erronée. Cela engendre des tensions commerciales, voire une perte de crédibilité pour l’équipe. Ces lacunes peuvent provoquer des erreurs en chaîne, perturber la coordination entre services, et compromettre les performances globales d’un projet ou d’une organisation.
Article en relation : Les biais de comportement
Les impacts dans les relations professionnelles
Les souvenirs divergents d’une réunion, d’un échange ou d’une décision stratégique, peuvent créer des tensions, alimenter des conflits ou détériorer la confiance au sein des équipes. Ce phénomène est fréquent dans les environnements de travail rapides ou soumis à la pression, où les décisions s’enchaînent et la mémoire individuelle fortement sollicitée.
Exemple : deux collaborateurs peuvent avoir assisté à la même réunion de cadrage projet, mais se souvenir différemment des responsabilités attribuées ou des délais annoncés.
Conséquences : chacun se base sur sa propre version, convaincu de détenir le bon souvenir, et donc d’avoir raison. Cela peut entraîner des incompréhensions, des reproches injustifiés ou même des accusations implicites d’incompétence. Dans les équipes transversales ou multiculturelles, où les styles de communication diffèrent, ces écarts de mémoire peuvent être encore plus marqués.
Pour limiter ces effets, il est essentiel d’instaurer :
- Des pratiques de clarification systématique : rédaction et diffusion de comptes rendus formels, vérification collective des décisions, mise en place d’outils partagés et traçables (comme un tableau de suivi ou un gestionnaire de tâches collaboratif),
- Une culture du feedback bienveillant et du questionnement ouvert pour aider à désamorcer les malentendus avant qu’ils ne s’installent.
Les impacts dans le développement personnel
Notre histoire personnelle repose sur des souvenirs parfois amplifiés, édulcorés ou partiellement reconstruits. Ces distorsions influencent profondément notre état d’esprit (manière dont nous nous percevons, dont nous interprétons nos expériences passées, et comment nous anticipons notre avenir).
Exemple : Par exemple, un individu peut idéaliser / rejeter une période de sa vie.
Conséquences : les instants associés au bonheur, et à l’inverse, certains événements vécus comme des échecs, prennent une place démesurée dans le récit personnel.
Ces biais mémoriels :
- Entretiennent des croyances limitantes (« je rate toujours tout », « je ne suis pas quelqu’un de fiable »),
- Faussent l’image de soi,
- Freinent le développement personnel.
Prendre conscience de ces mécanismes permet d’apporter de la nuance à nos jugements sur nous-mêmes, de réévaluer certaines conclusions hâtives, et de construire un récit intérieur plus équilibré et constructif.
Des pratiques telles que l’écriture réflexive ou la thérapie narrative peuvent mettre en lumière les biais à l’œuvre, et favoriser une lecture plus lucide et bienveillante de notre parcours. Les identifier nous amène à progresser en bienveillance.
Comment limiter l’influence des biais de mémoire
Il est impossible d’éliminer les biais de mémoire. En revanche, on peut tout à fait en atténuer les effets grâce à une combinaison de stratégies cognitives, organisationnelles et relationnelles.
- Tenir un journal de bord ou un compte rendu écrit : écrire les faits (rien que les faits) de façon complètement neutre (même là c’est compliqué !), permet de fixer une version objective des événements, limitant ainsi les reconstructions biaisées,
- Utiliser des outils numériques de collaboration : dans un cadre professionnel, des plateformes comme Trello, Notion ou Google Workspace permettent de consigner et partager l’information en temps réel. Cela renforce la transparence et prévient les divergences de souvenirs,
- Mettre en place des rituels de vérification collective : à la fin d’une réunion, faire un tour de table pour reformuler collectivement les décisions prises et les responsabilités attribuées permet de détecter immédiatement les écarts d’interprétation,
- Confronter ses souvenirs à ceux d’autrui : cela peut être source de conflits, mais croiser les points de vue, aide à affiner la justesse d’un souvenir et réduit les biais personnels,
- Développer l’intelligence émotionnelle : reconnaître l’impact de ses émotions sur sa mémoire, différer certaines décisions et prendre le temps d’un recul critique, permettent de limiter l’influence de souvenirs biaisés,
- S’exercer à la remise en question bienveillante : se demander régulièrement « et si je me trompais ? » ou « comment un autre aurait-il vécu la même scène ? » est une démarche simple mais puissante pour corriger les excès de confiance dans sa mémoire (et polir un peu son ego).
En cultivant ces pratiques, l’individu renforce une mémoire plus fiable, une communication plus claire, et une meilleure capacité d’adaptation face à l’incertitude inhérente à tout souvenir.
Notre mémoire est une ressource précieuse qui nous permet de stocker des événements, des paroles, des odeurs, des gestes, des sensations, ou encore des expériences ; et les biais qui l’affectent sont naturels et universels. Malheureusement, il nous est impossible de faire fi de ces mécanismes.
Dans le monde professionnel, en particulier, ils peuvent avoir des conséquences significatives sur la qualité du travail, la communication d’équipe, et les prises de décision. Apprendre à les identifier permet non seulement de mieux comprendre nos réactions individuelles, mais aussi d’améliorer collectivement les processus organisationnels.
Cela favorise une culture du discernement, de la transparence et de l’amélioration continue. En cultivant cette conscience, chacun peut gagner en justesse, en efficacité, et en qualité relationnelle ; autant d’atouts dans un environnement de travail complexe et changeant.
Nos réponses à vos questions sur les biais de mémoire
Qu’est-ce qu’un biais de mémoire
Un biais de mémoire est une distorsion inconsciente et involontaire d’un souvenir, qui modifie partiellement ou totalement la manière dont un événement passé est rappelé. Il ne s’agit pas d’un oubli, mais d’une altération du souvenir influencée par nos émotions, nos attentes, notre environnement ou notre état mental. Ce phénomène est naturel ; notre cerveau reconstruit nos souvenirs et ouvre ainsi la porte à des interprétations parfois bien éloignées de la réalité.
Quels sont les biais de mémoire les plus fréquents ?
On va retrouver ces bais qui vont à la fois affecter la précision de nos souvenirs et influencer nos comportements, sans que nous en ayons conscience.
- L’effet de primauté : tendance à mieux se souvenir des premières informations,
- L’effet de récence : mémorisation plus efficace des dernières informations entendues,
- Le biais de confirmation : propension à retenir ce qui conforte nos croyances,
- La mémoire sélective : focalisation sur certains détails en fonction de l’état émotionnel ou des attentes,
- La fausse mémoire : création ou altération involontaire de souvenirs d’événements non vécus ou modifiés,
- Le biais d’auto-complaisance : interprétation des réussites comme dues à soi-même et des échecs comme causés par des facteurs externes.
Peut-on faire confiance à sa mémoire ?
Notre mémoire nous sert avec justesse, mais est aussi sujette à des distorsions involontaires. Plutôt que s’y fier aveuglément, il faut apprendre à en reconnaître les limites. En comprenant les mécanismes qui influencent nos souvenirs et en adoptant des pratiques qui permettent de les vérifier ou de les documenter, nous pouvons en améliorer la fiabilité.
La confiance dans la mémoire devient alors une confiance éclairée, fondée sur la lucidité et l’observation critique.
Comment éviter de fausser ses souvenirs ?
Il est possible de limiter les déformations mémorielles en adoptant une posture réflexive et en mettant en place certaines pratiques concrètes :
- Prendre l’habitude de consigner les faits rapidement après les événements (journal, compte rendu, une note numérique) permet de préserver la fraîcheur des détails,
- Confronter ses souvenirs à ceux d’autres personnes (collègues, proches ou témoins), permet également d’identifier des écarts ou des oublis,
- Cultiver une attitude d’écoute, de doute constructif et de curiosité vis-à-vis de ses propres souvenirs favorise une mémoire plus fiable et plus équilibrée.
Comment les biais cognitifs trompent-ils notre cerveau ?
Notre cerveau est malin et n’aime pas trop l’effort. C’est la raison pur laquelle, il va nous mener vers l’information qui nous satisfait, qui conforte nos croyances et nous éloigner de celles qui remettent en cause nos perceptions.
- Généré par l’IA ↩︎
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